Le temps où seules les grandes marques étaient en concurrence en vase clos sur notre petit écran télévisuel, notre radio ou dans nos rues avec l'affichage urbain est loin derrière nous.
En plus d'ouvrir des champs de communication gratuits à de jeunes entreprises, les réseaux sociaux ont favorisé l'éclosion à de nouvelles libertés d'expression (pour le meilleur ou pour le pire ce sera à chacun d'en juger). Ces nouveaux canaux de communication numérique pris d’assaut par les streamers de la génération Y ont redistribué les cartes en remodelant les règles de la communication. Plus vastes, plus directs, plus proches des gens et surtout plus efficaces car plus affectifs, les contenus de ces youtubeurs, tiktokeurs, instagrameurs et autres twitcheurs ont pris le pouvoir !
Dragués par les plus grandes marques que leur audience fait rêver, on observe néanmoins que leur liberté reste totale et leurs choix sans concession.
Pour rester dans la course…
Règle n°1 : être sur la bonne ligne de départ.
Ce pouvoir, c'est à la qualité de leur travail qu'ils le doivent. En créant des contenus de plus en plus riches et originaux à l’attention de communautés en attente de connaissances autant que de nouvelles sensations, ces nouveaux communicants (Squeezie, Vilebrequin, Tibo in Shape, McFly et Carlito, VodK, Nota Bene… pour ne citer qu'eux) ont conquis leur place de haut-parleurs nationaux. Leur personnalité est très souvent mise en avant et leur facilité à créer des concepts innovants et parfaitement exécutés (qualité des génériques, mise en scène, décors, qualité du son et de l'image…) font en sorte d'installer une proximité inédite avec leur public.
L'impertinence de ces joyeux drilles est allée jusqu'à unifier leurs talents (sous l'impulsion de Squeezie) pour titiller également le monde de l'événementiel en organisant le 8 octobre dernier un Grand Prix de Formule 4 sur le circuit Bugatti du Mans.
Résultat : le carton plein ! 40 000 places vendues en quelques jours seulement, des heures de contenus couvrant les préparations, les formations, les essais, les interviews,… le tout cumulant des dizaines de millions de vues… une démonstration de force médiatique sans précédent !
Et bien-sûr des sponsors TIKTOK, NORD VPN, DISPLATE, OSCARO, CUPRA… très contents d'être de la partie.
Le revers de la médaille
Carton plein nous disions… oui mais…
Et si on parlait du bilan carbone de l'opération ? L'événement qui a hissé Squeezie dans le top 5 mondial du plus grand nombre de spectateurs en simultané sur Twitch reste assez controversé. À l’heure où le changement climatique et la pénurie de carburants sont de réels problèmes dans notre pays, est-il encore raisonnable d'organiser ce type d'événement ? Surtout quand cela s'arrête à du simple divertissement.
Autre phénomène intéressant à observer c'est la vitesse à laquelle se créée les clivages générationnels en 2022.
Là où la génération Y totalement désinhibée et libertaire va prôner le "là où il y a de la gêne y'a pas de plaisir !", la génération Z qui suit ne l'entend pas tout à fait de la même oreille et on peut, à juste raison, la comprendre.
Actuellement, nous n’avons pas encore accès aux données concernant l’impact environnemental du GP Explorer, mais il est clair que l’événement ne sera pas sans conséquences, surtout si on prend en compte la pollution générée par le livestream (plus de 10 heures de diffusion en direct) en plus de la course en elle-même.
Tout ça pour ça…
mais toute leçon est bonne à prendre
C’est à partir de ces nouveaux paramètres qu’il est important pour les marques et les entreprises (grandes ou petites) d’avoir à l’esprit que la qualité de leurs discours l’emporte maintenant et sans surprise sur la quantité. Bien réfléchir à ce que l'on va dire et comment le dire !
Un discours qui n'épouse pas les voies de la franchise et de l'honnêteté est condamné à rester dans les profondeurs de la toile. Un discours qui n'invente rien dans son fond ou qui répète ce que tout le monde a déjà entendu mille fois a peu de chance de retenir l'attention.
Nous sommes entrés, qu'on le veuille ou non, dans l'ère de la communication durable. Qui veut aller loin prépare son contenu et si possible en créant un intérêt sur du long terme. Le fond ne l'a pas emporté sur la forme, il s'est au contraire rajouté à l'équation et à la nécessité d'innover dans des actions vertueuses et intelligentes, plus que jamais devenues indispensables pour générer de bons échos.