mercredi 12 avril 2023
Vous ne regardez plus trop la télévision… bonsoir !

Depuis une vingtaine d’années vous avez sûrement remarqué la multiplication des émissions télévisuelles qui recyclent les meilleurs moments de leur âge d’or, principalement les années 80 et 90. (Salut les copains, Canap 98 puis 89 d’Etienne Carbonnier, Rembob’Ina de Patrick Cohen…)

Ces années clés pré-internet ont de quoi interessé les producteurs en recherche de performance d’audimat et pour cause, elle rassemble.

En effet, avant internet la télévision constituait le média principal de distraction de la plupart des foyers et cette hégémonie médiatique simplifiait bien des choses culturellement. En 1990, avec seulement 6 chaînes dont une payante (Canal+), on peut dire que l’offre était restreinte.

Pas encore de chaînes d’info en continu, de TNT, de bouquets satellites, de plateformes de streaming…En somme tout le monde (de 7 à 77 ans) regardait, s’informait, se divertissait et s’abreuvait plus ou moins de la même chose. Les enfants avaient le Club Dorothée, les grand-parents, Columbo et L’école des Fans, il était assez facile de discuter le lundi matin à la machine à café de ce que l’on avait regardé la veille, soit le film du Ciné Dimanche de TF1 avec son mythique générique ambiancé par Earth, Wind & Fire.

 

INTERNET A FAIT TOURNER LE MANÈGE : LA DÉSINTÉGRATION D’UN CERTAIN SOCLE CULTUREL COMMUN.

Mais alors qu’est ce qui a véritablement changé ?
Et bien on serait tenté de dire tout, absolument tout !

Ce champs culturel restreint que tout le monde avait en commun a volé en éclat avec l’arrivée d’internet dans un premier temps et le clou a très vite été enfoncé par la naissance des réseaux sociaux et YouTube. On disait des générations les plus jeunes qu’elles étaient difficiles à cerner en terme de tendance et de goût, là autant dire que c’est devenu mission impossible.

Aujourd’hui tout est disponible n’importe où, n’importe quand ! Un film des années 50, le dernier Pixar, un documentaire sur les Mayas, sur les derniers tigres du Bengale, sur les ecosytèmes du Galapagos, un road trip à la découverte de l’Australie, une émission de cuisine indienne, un tuto de Bricolage, une pastille humoristique ou encore un spectacle entier et que sais-je encore ?

Chacun peut aujourd’hui se bâtir un socle de connaissance sur-mesure en adéquation avec ses envies, ses convictions, ses passions, un socle culturel propre et individualisé.

Par ce brassage culturel, les modes de vie se mélangent et encore le terme «mélanger» est un euphémisme, internet est une véritable centifugeuse culturelle géante ! Il s’est en effet échangé plus d’informations durant ces 20 dernières années que depuis les 3 millions d’années de notre humanité qui ont vu apparaitre l’Homo Habilis, premiers humains à inventer et utiliser un outil à son profit.

La télévision quant à elle se retrouve noyer dans ce flot implacable d'images et d'informations que l'on nomme désormais "les écrans". L'assiduité à la télévision s'en retrouve forcément impactée comme l'explique l'observatoire de la société dans cet article.

 

CITOYEN DU MONDE, LÈVE TOI !

Citoyen du monde, l’expression "baba cool" qui prêtait tant à rire parce qu’éxagérée n’aurait-elle pas dit son dernier mot ? Vous voulez apprendre comment vit un citoyen japonais au 21e siècle ? En deux clics vous trouvez un volume de contenus digne d’une encyclopédie universalis : ses coutumes, ses croyances, ses lectures, son alimentation, son habitat en ville comme en campagne… et si de surcroit l’envie vous prend de vivre comme lui c’est réalisable !

Les modèles sociaux-culturels du monde entier ont bien sûr des différences (et heureusement car c’est ce qui fait leur vitalité) mais le changement vient du fait que tout un chacun à chaque extrémité du globe peut maintenant les comparer ! Ce qui est mieux ici et moins bien là bas et vice versa.

On peut avancer l’idée que ce que l’on pense être des crises démocratiques qui secouent aujourd’hui les pays européens viennent aussi du fait qu’en se comparant ainsi les modèles de société se complexifient (les récents événements en Iran ou encore à Taïwan en atteste). Non seulement le modèle européen n’est pas si à bout de souffle que les déclinologues ont tendance à nous le rabacher mais il reste une référence pour bon nombre de citoyens de tout pays… mais cela est encore un autre sujet.

 

ET LA COMMUNICATION DANS TOUT ÇA ?

La communication, quant à elle, ne peut que s’épanouir dans un territoire médiatique aussi vaste et d’ailleurs vous l’aurez sûrement remarqué mais on parle de moins en moins de «publicité» pour désigner les prises de paroles des marques et des entreprises. La multiplication des émetteurs et la diversité des messages sont telles que faire la promotion d’un produit, d’une marque, d’un film, d’un livre… bref de tout ce que vous voudrez devient simplement un acte de communication parmi les autres. Le challenge dans cette fourmilière est surtout de délivrer le bon message à la bonne personne au bon moment. Et cela les plus grandes marques l’ont déjà très bien compris en «infiltrant» les communautés qui s’agrègent autour des influenceurs mais ceci est un exemple parmi des milliers car il est fort à parier que l’on soit aux balbutiements de ces phénomènes communautaires. «Communication» et «communauté» qui ont d’ailleurs la même étymologie que « communier » et « communion » – du verbe latin communicare qui signifie : "avoir en commun".